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Georges Guetary
23 mars 2008

L'ONCLE TASSO JANOPOULO

Son père lui apprend à jouer de la guitare ainsi que toutes les chansons grecques de son répertoire "De toute mon âme, je chante ma chanson grecque préférée (L'oeillet et le basilic) et c'est à Loulouka que j'adresse secrètement cette chanson".

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Son avenir semble tout tracé, il aura une situation auprès de son frère Christos, il épousera Loulouka et ils auront beaucoup d'enfants.

Les murs d'Alexandrie se couvrent d'affiches. Le violoniste Jacques Thibaud donne une série de concerts accompagné par le célèbre pianiste Tasso Janopoulo. Une lettre arrive chez les Worloou annonçant l'arrivée de cet oncle prestigieux.

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Lambros et son frère Savas sont chargés d'accueillir l'oncle à l'arrivée du bateau.

Le lendemain, ils assistent au premier concert. L'occasion pour Lambros d'entrer pour la première fois dans un vrai théâtre "Je ne connais rien à la musique (...) mais je sens en moi un trouble profond", dit-il dans ses souvenirs parus en 1954. Par contre, quelques années plus tard, il avoue : <<... Nous nous y ennuyâmes ferme. Rien dans notre éducation ne nous préparait à recevoir les oeuvres de leur répertoire...>>.

Cependant, Lambros et Savas ne quittent pas l'oncle d'une semelle, assistent aux répétitions, lui posent mille et une questions sur Paris et les pays qu'il a visité.

Tasso Janopoulo est né à Alexandrie le 16 octobre 1898. Au moment d'entrer dans une maison de commerce, il entend l'appel de la musique et débute comme modeste pianiste de brasserie. Venu en Belgique, il est l'élève d'A. Degreef, et présenté à Eugène Ysaye, il devient son accompagnateur attitré. C'est ainsi qu'en 1923 à Bruxelles, il fait la connaissance de Jacques Thibaud.

En France, Tasso vit en bohème, sans attache sentimentale durable et souffre de solitude. Le regret de ne pas avoir d'enfant, mais les hasards de son existence aux quatre coins du monde, souvent pour plusieurs mois l'ont dissuadé de réaliser ce rêve. Aussi, il demande à sa soeur de lui confier un de ses fils, ajoutant qu'un contact avec l'Europe ne peut qu'être bénéfique. Sophie se rend à ses arguments mais déclare que seul un garçon peut être l'élu et qu'il faut qu'il soit assez grand pour ne pas être encombrant et assez jeune pour ne pas encore exercer d'emploi. Seuls Lambros et Savas réunissent ces conditions.

Tasso et Sophie décident de ne rien dire aux jeunes gens. Dans un an, Tasso sera de retour et aura fait son choix.

Avant de rentrer en France, Tasso lance « Savas, Lambros, écrivez-moi à Paris »... Les deux frères promettent.

Lambros rêve de Paris. Ses exploits sportifs, son succès auprès des filles lorsqu’il chante avec ses copains, c’est bien agréable mais, Paris ! C’est à Paris qu’il faut aller si on veut devenir un véritable artiste, si on veut briller. L’oncle parti pour ses études est devenu un grand artiste. Pourquoi pas lui ? L’histoire peut-elle se répéter ?

Plein d’espoir et de rêves, Lambros écrit souvent. Il rédige ses lettres en grec et un ami les traduit en français. Savas, au début écrit régulièrement puis, les lettres s'espacent, sont plus courtes... "Puisque tu écris, ça compte pour nous deux", dit-il.

Et c'est ainsi que Lambros tient seul la promesse faite à Tasso. Il rêve de plus en plus à Paris, la ville Lumière. Toujours dans l'ignorance des projets réels de son oncle, il lui parle de son envie de connaître l'Europe... Afin de l'influencer, il lui écrit qu'un séjour dans une école commerciale européenne ne peut que lui être profitable et que la connaissance du français l'aiderait à acquérir un poste chez son frère.

"Lambros, une lettre pour toi, c'est de l'oncle Tasso" (...)

Lambros parle à Loulouka de la lettre, il lui annonce aussi qu'il veut aller vivre à Paris... "Nous nous marierons, je t'emmènerai". Mais, la jeune fille n'est pas convaincue. Elle reste attachée à sa vie et ne rêve pas d'aventures.

L'année scolaire se termine, Lambros n'est pas très confiant. Il a beaucoup pensé à Loulouka et à Paris. Cependant, il a réussi ses examens et le soir même, son frère Christos lui demande : "ça te plairait d'aller à Paris ?". C'est si imprévu qu'il en reste muet. Christos continue : "Si tu le veux, c'est possible. Tasso veut bien te prendre chez lui et nos parents sont d'accord". Lambros regarde sa mère, elle sourit. Il regarde son père, il se mord les lèvres. Bien sûr, Lambros est d'accord.

Il court annoncer la nouvelle à Loulouka. "J'apprendrai le français, ensuite tu viendras me rejoindre". Mais la jeune fille s'enfuit en pleurant.

Elle viendra lui dire adieu le jour du départ.

C'est ainsi que l'histoire se répétera, jeune pianiste Tasso quitta Alexandrie pour suivre des études commerciales jugées indispensables et maintenant, Lambros part à son tour d'Alexandrie pour la même raison.

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Commentaires
F
bravo patrick<br /> c'est tres bien raconter,attendons la suite........<br /> <br /> merci<br /> <br /> luc
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P
Que c'est émouvant de lire l'enfance de Georges !!! En regardant les photos je trouve un air de ressemblance de son fils avec son dernier petit frère ?? et même avec Hélène, sa fille !!! Votre blog est intéressant je ne manquerai de venir souvent le consulter car je n'ai pas lu grand chose de sa vie, je connait plutôt sa vie d'artiste... A très bientôt, Pierrette.
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M
Merci pour ce début, c'est très intéressant et bon courage pour la suite, . Amitiés ...
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Georges Guetary
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