Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Georges Guetary
24 mars 2008

PREMIERE ANNEE EN FRANCE

Le 14 décembre 1934, Lambros embarque sur le Mariette-Pacha en direction de la France.

Cinq jours plus tard, il débarque à Marseille. Une fois effectuées les formalités de douane et de police, il se retrouve libre comme l'air.

"Je dois reconnaître que ce qui me frappa tout d'abord en France, ce furent les femmes. Leur tenue qui soulignait leur corps, qui dévoilait leurs jambes, contrastait avec les vêtements des fatmas... que j'avais côtoyé jusque là...".

Emerveillé, il prend un taxi jusqu'à la gare Saint-Charles.

Direction : Gare de Lyon, où l'attend l'oncle Tasso...

image017

En taxi, l'oncle lui fait visiter Paris. Lambros, trop excité, trop fatigué, a la tête qui tourne mais n'ose pas avouer à son oncle qu'il parle dans le vide.

Tasso habitait rue de Dobropol, Lambros est abasourdi de voir qu'on puisse disposer de tant de place, de meubles et d'objets apparemment inutiles.

Henriette, la femme de chambre, cuisinière et parfois, secrétaire de l'oncle, lui apprend le français. Elle sera une seconde mère pour Lambros, indulgente et ferme à la fois.

Henriette Delcroix image019

Chaque matin, Henriette lui fait lire "Paris Soir" à haute voix pendant une demi-heure. Cet exercice corrige peu à peu sa prononciation et son accent.

A l'Alliance Française, il apprend la langue et la grammaire française. Bientôt, Tasso doit partir en tournée et redoutant de laisser Lambros seul, il le confie à son vieil ami Alban, photographe à Bruxelles.

Alban est un être plein de générosité et de vivacité.  Arménien, parfaitement intégré à Alexandrie (qu'il quitta pour l'Europe en 1920), il a beaucoup de plaisir à parler d'Alexandrie avec le jeune Lambros.

Lambros apprend que la photographie n'est pas la simple reproduction de l'image enregistrée, elle est poésie et un grand photographe peut exprimer l'inexprimable.

Dès le retour de l'oncle, Lambros retrouve la rue Dobropol.

Sa connaissance du français est jugée suffisante et il suit les cours d'une école commerciale tout en poursuivant ses études à l'Alliance Française.

Noël 1935, l'oncle Tasso invite Jacques Thibaud, Ninon Vallin, Pablo Casals, Horowitz et Kreisler. Au cours de la soirée, ces deux derniers ne sont pas d'accord à propos d'un concerto de Beethoven.

Afin de ramener le calme, Tasso demande à Lambros de prendre sa guitare et de chanter une chanson du folklore grec.

Mort de trac, Lambros obéit et chante "I garifalia" (l'oeillet et le basilic)."Ce ne fut sans doute pas - et de loin - ma meilleure prestation mais elle décida pourtant de la suite de ma vie".

Tous me félicitent très gentiment, Ninon Vallin paraît plus enthousiaste que les autres et demande à Tasso :

- Mais que fait donc votre neveu ?

- Il se destine au commerce, comme ses aînés.

-  C'est bien dommage, car il est magnifiquement doué. J'aimerais beaucoup le faire travailler (...)Il a tout pour faire un artiste : le physique, la prestance, une voix chaleureuse et un beau timbre.

Plus tard, Georges se souviendra de Ninon Vallin, la plus grande « Carmen » de l’époque !.

Publicité
Commentaires
L
son histoire est passionnante
Répondre
F
l'oeillet et le basilic,c'est une chanson époustouflante <br /> quand je l'ai entendu la premiere fois ,j'ai etais tres impréssionner<br /> @ bientot<br /> <br /> luc
Répondre
Georges Guetary
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Publicité